Rattachements
Auteur
Travaux
L’homme ayant toujours fait part de réticences envers des aliments qu’il n’avait pas l’habitude de voir, ni de manger, il a donc naturellement tendance à juger un aliment d’abord sur son aspect visuel que par son goût. Dans une société dominée par la toute-puissance de la vue, jamais les chefs n’avaient autant été habités par un tel souci d’esthétique. L’esthétique étant devenue un leitmotiv, le soin apporté au dressage est aujourd’hui poussé à son paroxysme, transformant alors, l’assiette en spectacle. Face à une cuisine toujours plus photogénique, le rôle de l’image s’impose ainsi de lui-même. Ce nouvel « art visuel » engendre d’ailleurs une étonnante forme de rituel idolâtre : à l’heure du smartphone, on ne compte plus les dîneurs qui immortalisent d’un cliché le plat qu’ils s’apprêtent à consommer, ni les chefs s’emparant des nouveaux moyens de communication.